L'avenir ne m'effraie pas. Je suis, au contraire, impatiente. Commencer mes études de psychologie, être plus indépendante tout en restant dépendante, et enfin, pouvoir cesser définitivement de le voir. Je vais bientôt pouvoir dire merde à beaucoup de choses, merde aux immatures, merde au bac, merde au lycée, merde au cadrage scolaire qui nous empêche de nous épanouir en tant qu'être humain, merde à la merde. Je ne sais toujours pas qui je suis, mais le temps où je ne cessais de me le demander est révolu. La pensée c'est "On verra". Au jour le jour. Quelle plus grande perte de temps que celle où l'on veut tout contrôler ? Peut importe, j'en ai encaissé ds emmerdes, des galères, des coups, des souffrances, des inattendus. Et regarde, j'suis là, en bonne santé, psychologiquement dérangée, mais en vie sur mes deux jambes. J'ai 18 ans et bordel, j'ai l'impression d'avoir tout vécu. J'ai rencontré des gens, j'en ai perdu, regagné, retrouvé, puis reperdu... J'ai aimé, détesté, trahi, fait confiance, été trahie. A beaucoup de moments je me disais que tout était perdu, qu'il n'y avait aucune issue, je regrettais sans cesse ce que j'avais perdu mais ne jouissais pas de ce que je gagnais. Heureusement quand même, il y a des personnes, peu de personnes, qui n'ont jamais abandonné l'idée que ça allait réellement aller mieux. Et je leur en serais éternellement reconnaissante. Ce que je peux dire aujourd'hui, c'est que, je ne sais quelle force a fait que je ne me suis pas suicidée, mais je souhaite à tous d'avoir cette force inconnue et puissante qui nous garde en vie, certes dans la souffrance mais qui paradoxalement nous ouvre les portes de la joie ensuite.
Si vous ne trouvez plus rien, cherchez autre chose. Bertrand Cantat